«Vous voyez bien cet anneau, dit-il au sultan ; mettez-le à votre doigt, mon fils. Toutes les femmes sur lesquelles vous en tournerez le chaton raconteront leurs intrigues à voix haute, claire et intelligible : mais n’allez pas croire au moins que c’est par la bouche qu’elles parleront.
- Et par où donc, ventre-saint-gris ! s’écria Mangogul, parleront-elles donc ?
- Par la partie la plus franche qui soit en elles, et la mieux instruite des choses que vous désirez savoir, dit Cucufa ; par leurs bijoux.
- Par leurs bijoux, reprit le sultan, en éclatant de rire : en voilà bien d’une autre. Des bijoux parlants ! cela est d’une extravagance inouïe.»
Denis Diderot, Les Bijoux indiscrets, 1747
«See this ring, said he to the sultan, put in on your finger, my child : every woman, at whom you shall level the stone, will relate her intrigues in a plain, audible voice. Do not imagine however, that ‘tis’ by the mouth that they are to speak ?
By what then will they speak, says Mangogul ?
By the frankest part about them, and the best instructed in those things which you desire to know, says Cucufa ; by their toys.
By their toys, replies Mangogul bursting into laughter ; that is particulary. Talking toys ! That is an unheard extravagance.»
Denis Diderot, les Bijoux indiscrets or the indiscreet toys, translation 1769